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Le défi de "Zodiac", c'est d'être un thriller dont tout le monde connait la fin avant d'entrer dans la salle. Parce qu'il s'agit de l'histoire authentique du Zodiac, tueur en série jamais arrêté qui a sévit dans la région de San Francisco pendant plus de 20 ans. Le tueur du Zodiac avait déjà inspiré de manière indirecte "Dirty Harry" avec Clint Eastwood dans les années 70, ce que la film de Fincher n'oublie pas de mentionner de manière très réussie...
Le pitch du film est très simple, deux flics et deux reporters vont enquêter, investiguer, traquer jusqu'à l'obsession le tueur de 1969 à 1985 sans jamais réussir à réunir assez de preuve pour confondre qui que ce soit.
La mise en scène est sobre, et autant le dire tout de suite, ceux qui espéraient revoir "Se7ven" vont être déçus, "Zodiac" n'est pas un film d'ambiance glauque du genre "Silence des agneaux". Ici, pas de tueurs sadique qui torture ou mutile ses victimes, peu de violence à l'écran, les scènes de meurtres sont très angoissantes, parfois terrifiantes mais pas de scènes de tortures, de filles qui hurlent, de sang qui gicle, tout est dans les attitudes et dans les mots. Une phrase lancée sur un ton monocorde : "Avant de te tuer, je vais jeter ton bébé par la fenêtre" fait bien plus d'effet que toutes les scènes de violence gratuite des films du genre. Et puis, quelques bribes d’humour bienvenu surgissent au détour d'une scène, l'obsession des petits gâteaux en forme d'animaux de l'inspecteur (Mark Ruffalo), les réponses naïves d'un dessinateur de presse qui s'improvise maladroitement enquêteur (Jake Gyllenhaal). Le film est long, plus de 2h30, le rythme est soutenu et il est parfois un peu difficile de suivre car de la première à la dernière scène, les fausses pistes se multiplient et les questions restent sans réponses. L'interprétation est impeccable, avec une mention spéciale pour un acteur trop sous-employé par Hollywood : Robert Downey Jr et un clin d'oeil à Anthony Edwards, quel bonheur de retrouver le docteur Greene d'"Urgences"... avec des cheveux ! J'ai bien mis 5 minutes à le reconnaître !
Mais "Zodiac", c'est aussi un film qui dépeint une époque, celle des années 70. Parce qu'on est dans les seventies, temps des vestes à carreaux et des papiers peints oranges, temps d'avant l'invention du profilage, des tests ADN, des ordinateurs, parce que les informations circulent mal entre les polices des différents comtés, parce que la presse et la police rivalisent au lieu de coopérer (mais la presse et la police sont-ils fait pour coopérer ?), alors, comment confondre un tueur en série qui tue complètement au hasard ? Et bien, on n'y arrive pas, tout simplement... "Zodiac", c'est ça, un film sur l'obsession... et sur la frustration.
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