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Un point c'est (pas) tout

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Critique cinéma : Indiana Jones et le Cadran de la Destinée

Publié par Christelle Point sur 2 Juillet 2023, 15:33pm

C’est en cherchant à reprendre aux nazis, en 1944, la lance de Trium au milieu de centaines d’objets d’art et d’artefacts volés dans l’Europe occupée, qu’Indiana Jones est entré en possession de la  moitié du cadran d’Archimède, en compagnie de son ami archéologue anglais Basil Shaw. Ce cadran, une fois reconstitué de l’autre moitié, évidemment introuvable, pourrait calculer les failles de l’espace-temps et ouvrir les perspectives de voyages temporels. 1969, Indiana Jones est presque retraité, déprimé et vieillissant (et il boit un peu trop) : son fils vient de mourir au Vietnam et Marion a demandé le divorce, il n’est plus que l’ombre de ce qu’il a été. La fille de Shaw débarque, elle veut récupérer l’artefact pour le vendre au plus offrant. Elle n’est pas seule sur le coup : un ancien nazi passé aux USA cherche lui aussi à mettre la main dessus, on devine aisément dans quel but.

En ces temps troublés, il est bon de revenir aux fondamentaux. Et les fondamentaux c’est quoi ? Un fedora et un fouet qui claque, des artefacts à dénicher à l’autre bout du monde, des nazis à combattre, des courses poursuites improbables et la musique de John Williams, voilà ce que sont les fondamentaux du cinéma populaire et cela depuis presque plus de 40 ans. Steven Spielberg, après l’échec (relatif car il n’était pas si mauvais que cela) du quatrième volet des aventures d’Indiana Jones, passe le relais à James Mangold. Et James Mangold est un fan et un fin connaisseur de la saga car son film regorge de clins d’œil aux 3 premiers films, c’est presque un jeu de les dénicher : parfois c’est une évocation directe (la déesse Cali), parfois une cascade, parfois un tableau sur le mur, une simple photo, un vêtement. «Indiana Jones et la Cadran de la Destinée » est un film de fan pour les fans. Plus long que d’habitude (signe des temps), le film débute par une quête qui n’a presque rien à voir avec le sujet principal, comme il est d’usage. Les 25 premières minutes se situent en 1944 dans un château puis un train nazi rempli d’œuvres d’arts et d’objet archéologiques spoliés. La technique qui fait rajeunir de 30 ans Harrison Ford et Mads Mikkelsen est totalement bluffante, d’un point de vue cinématographique c’est la porte ouverte à plein de perspectives qui donnent le tournis. Cette première partie, ultra rythmée et fort réussie, n’est pas loin d’être la meilleure partie du film, on est dans du Indiana Jones 100 % pur jus sans sucre ajouté ! Le contraste est terrible quand arrive 1969 et un Indiana Jones retraité et très déprimé, qui accuse méchamment son âge. Tout ce passage à New York, en dépit de sa course poursuite au milieu d’une parade puis dans le métro (très spectaculaire)  est finalement assez triste et on se languit de retrouver la panoplie pour enfin retrouver Indy : le costume fait l’homme. Les scènes d’action sont nombreuses : courses poursuite échevelées dans les rues de Tanger, plongée sous marine à haut risque en Mer Egée, crash d’avion au dessus de la Sicile, le film va à 100 à l’heure et les 2h30 filent comme le vent. Bien-sur, le film souffre de quelques petits défauts : la partie à New-York est trop longue, le personnage de Teddy pas loin d’être inutile (n’est pas Demi-lune qui veut), certaines scènes d’actions sont trop bruyantes, trop spectaculaires, je trouve la musique de John Williams un peu sous-employée aussi. Mais il y aussi de très bons passages, notamment dans la grotte sicilienne de l’œil de Dionysos (pleine d’insectes, comme de bien entendu), la plongée sous-marine et la dernière partie aussi, sur laquelle je vais revenir. J’aime l’idée d’un scénario qui flirte avec l’uchronie, qui met Jones sur la trace du cadran d’Archimède et pourrait lui permettre de voyager dans le temps. Forcément, il y a un nazi que ça intéresse bigrement, de revenir en arrière. Le personnage de Mads Mikkelsen, audacieusement inspiré par le bien réel Wernher Von Braun, un est mathématicien nazi pur sucre, bien obtus, bien machiavélique qui après avoir apprivoisé l’espace pour le compte des USA, compte bien apprivoiser le temps pour refaire l’histoire du IIIème Reich. Il est très bien en faire-valoir de Harrison Ford, tout comme Phoebe Waller-Bridge. Encore une femme forte, un peu ambigüe, pas forcément sympathique d’emblée (et pour une fois sans love story puisqu’il s’agit de sa feuille et qu’Indy à l’âge de son père), la saga n’aura pas toujours été tendre avec les personnages féminins mais celui-là, comme celui de Marion Ravenwood, est traité avec modernité. Et puis il y a Indy, que personne ne pourra jamais interpréter à la place d’Harrison Ford. Il accuse le poids des ans mais il reste Indy, et il a une place dans le cœur des amateurs de cinéma populaire pour l’éternité dans ce costume. La dernière demi-heure du film est très audacieuse, et je ne veux pas trop en dire car pour le coup, c’est une vraie surprise. Jamais la saga, qui a pourtant osé beaucoup de choses point de vue surnaturel, n’a été aussi loin. Je pense qu’elle ne plaira pas à tout le monde car le scénario pousse le bouchon très loin. Mais moi elle me plait, d’abord parce que je ne l’avais pas vu venir du tout, et aussi parce qu’elle est visuellement très impressionnante. Quant à la toute fin, elle est émouvante sans être triste, justement dosée pour clore (définitivement) une saga pleine d’humour, d’archéologie, d’action, de nazis, de cascades et… de bestioles dégoutantes !

La bande annonce de "Indiana Jones et le Cadran de la Destinée"

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