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Un point c'est (pas) tout

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Critique cinéma : Top Gun - Maverick

Publié par Christelle Point sur 12 Juin 2022, 15:06pm

Après une longue période de service actif, Pete « Maverick » Mitchell vole toujours pour la Navy, c’est même pour avoir de droit de voler encore qu’il a renoncé à tout avancement. Aujourd’hui pilote d’essai pour des prototypes, cet indécrottable tête brulée commet une imprudence qui le met, encore une fois, sur la sellette. La Navy lui intime alors l’ordre de retourner à Top Gun pour devenir instructeur. Il doit former une jeune équipe pour une mission extrêmement difficile en territoire ennemi. C’est là qu’il retrouve Bradley « Rooster » Bradshaw, le fils de Goose, et les retrouvailles sont très difficiles.

Pour tous les gens de ma génération, quoi qu’on puisse en penser aujourd‘hui, même en ayant conscience de tout ce que ce film était (un gigantesque clip de propagande pour la Navy en pleine guerre froide), « Top Gun » c’est un film culte. D’abord parce que cela représentait les débuts d’un Tom Cruise qui était LA référence du jeune premier de l’époque, et puis aussi parce qu’avec ses images aériennes, c’était une vraie expérience de cinéma jamais vues jusqu’alors et qui en mettait plein les yeux et les oreilles. Une fois qu’on a dit cela, on peut s’offrir le plaisir de retourner en salle voir « Top Gun – Maverick », plus de 35 ans après. La première chose à dire sur le film de Joseph Kosinski, c’est que ça fait plaisir de voir un film pensé pour le grand écran et non pour une plate-forme ou un DVD. Le travail sur l’image, la photographie, le montage, et surtout le son, tout est pensé pour la salle de cinéma (les fauteuils tremblaient lorsque les avions décollaient !) et c’est devenu bien trop rare. Le film dure 2h15  et franchement, ça passe comme un éclair grâce à un scénario assez solide, j’y reviendrais, mais aussi à un montage nerveux, à un dosage savant entre les scènes aériennes (nombreuses mais bien calibrées pas trop longues, pas trop saccadées, pas trop bruyantes), et les autres scènes. Il y a une vraie part laissée à l’émotion, surtout dans les scènes avec Val Kilmer, à tel point que l’on voit Maverick pleurer au moins à deux reprises (et nous avec) ce qui était impensable lorsqu’il avait 20 ans. La bande originale est un mélange entre la bande originale inoubliable d’Harold Faltermeyer et la nouvelle partition forcément cool d’Hans Zimmer. La musique n’est pas la seule façon de faire des clins d’œil très appuyés à « Top Gun » (le générique de début, les nombreuses photos mais aussi carrément de morceaux de scènes et de dialogues du film avec Anthony Edwards et Meg Ryan), mais le pouvoir émotionnel de la musique est immense et Joseph Kosinski l’a bien compris. En reprenant la musique du premier film sans le retoucher, il crée d’emblée une émotion qui ne nous lâchera pas. Je regrette juste, peut-être, un tout petit manque d’humour ou d’autodérision. Le personnage de Maverick aurait pu accuser un petit peu plus son âge, ça aurait été de bonne guerre et n’aurait rien enlevé a son charisme. Point de vue charisme, Tom Cruise n’a rien à n’envier à personne et il redonne corps au même Maverick qui nous avait chamboulés en 1985, avec quelques rides sur le visage et (un peu) plus de plomb dans la tête. Il est de toutes les scènes, et il porte le film sur ses épaules comme un jeune homme, sans jamais faiblir. On peut penser ce que l’on veut de Tom Cruise et de ses choix de carrière mais c’est un acteur solide qui a à son actif une belle filmographie. La jeune génération fait un tout petit peu pâle figure à côté, Glenn Powell a du mal à habiter les habits d’ « Iceman » et Miles Teller s’efforce (assez bien) ceux d’Anthony Edwards. Les autres pilotes ayant des rôles bien trop peu écrits, ils ont du mal à s’imposer. Jennifer Connely est la caution « romantique » de « Top Gun – Maverick », elle ne démérite pas même si on fait un peu la grimace devant la différence d’âge et le fait qu’il ait remplacé son ancienne girlfriend par une qui a juste 30 ans de moins. Même si maintenant il y a des femmes pilotes à Top Gun (enfin, une pas cinquante non plus), il reste des petites scories de machisme dans l’air d’Hollywood. Je m’en voudrais de ne pas faire une mention spéciale à Val Killer, visiblement très malade, et qui reprends dignement pour quelques minutes sont rôle d’Iceman. La scène n’était pas indispensable au niveau de l’intrigue mais sa présence est importante et symbolique et je crois savoir que Tom Cruise l’a imposé, ce qu’humainement je comprends très bien. Je vais peut-être dire une énormité mais je trouve que le scénario de « Top Gun – Maverick » est meilleur, plus dense, plus consistant que celui de « Top Gun ». Débarrassé de tous ses oripeaux de l’époque, il nous offre une intrigue claire (une mission à effectuer, très facile à comprendre même quand on n’y connait rien en aéronautique) et une problématique de fond cohérente, à savoir la culpabilité de Maverick vis-à-vis de Rooster et le dilemme douloureux qui est le sien entre l’amener à l’excellence et le protéger. Cela reste un blockbuster, avec une dernière demi-heure ultra efficace (dont on devine les rebondissements assez aisément quand même !) qui en met plein la vue. L’ennemi n’est jamais nommé (mais il habite un pays montagneux magnifique), ses pilotes ont des casques opaques et ils ne parlent jamais (pour les déshumaniser aux yeux des spectateurs, descendre un pilote dans visage et sans voix est plus facile à concevoir) et pilotent des avions américains (tiens donc !). On ne saura rien de plus des enjeux de la mission, faudra faire avec ! « Top Gun – Maverick » est une expérience de cinéma super agréable et franchement, je ne m’y attendais pas. Sans être un chef d’œuvre, sans aucune prétention que celle de faire son  job de film d’action, le film est solide et fonctionne à 100%.

La bande annonce de "Top Gun - Maverick"

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