Ils sont neuf, neufs hackers disséminés un peu partout dans le monde et qui forme une entité informelle. Ils ne se sont jamais rencontrés physiquement, ils mènent une vie normale chacun dans leur coin mais communiquent entre eux sans cesse de façon très structurée, avec des protocoles très élaborés. Ils se sont donné pour mission de hacker pour le bien commun, certains pour régler un compte personnel, d’autres par conviction. En traquant des cibles distinctes, ils comment à entrevoir une sorte d’immense conspiration impliquant un nombre considérable d’autocrates, de magnats des médias, de politiciens plus ou moins fréquentables. Alors que leur vie semble de plus en plus en danger, le groupe des 9 s’active pour découvrir tous les secrets de ce conglomérat, et plus ils avancent plus ils se rendent compte de l’énormité de ce qu’ils ont mis à jour.
C’est la première fois que je lis un roman de Marc Levy, et j’avais quand même pas mal d’a priori sur cet auteur. Mais on m’a prêté ce petit roman (et son successeur « Le Crépuscule des fauves ») en me jurant que c’était bien alors j’ai tenté le coup. Malheureusement, avant de parler du fond, je dois dire que le style de Levy est un peu comme je le redoutais. Il découpe ses chapitres par personnages, qui sont nombreux et pas tous d’intérêt égal, ni d’ailleurs bien tous correctement développés. Et il glisse à intervalle régulier des petits flashforward, astuce désormais bien rodée, sous forme d’un interrogatoire (de qui par qui ? Mystère…), interrogatoire censé ajouter au mystère en n’en disant jamais assez. Le style de Levy est un peu ampoulé, il aime bien broder et rajouter des expressions telle « une couverture noire comme la nuit » là où, dans le contexte « une couverture noire » aurait largement suffit. Personne ne parle comme cela dans la vie de tous les jours, cela donne à ses personnages une espèce de style difficile à définir mais pas réellement convaincant. Sur le fond, le roman joue sur deux tableaux, d’abord celui du grand complot mondial pour dominer le monde. Ici, sans en dire trop, on est dans un complot 2.0 très politisé, mettant en scène des personnages bien réelle tel Steve Banon, Ropert Murdock ou Boris Johnson, juste en modifiant un peu leur orthographe (sauf Trump, curieusement…), c’est un procédé un tout petit peu ridicule mais passons. Levy surfe sur une mode, c’est certain et c’est son droit le plus strict : c’est assez politiquement correct, là non plus pas de soucis, mais est-ce que c’est convaincant ? Il va falloir que je lise le second tome pour m’en assurer car jusqu’ici, ce grand complot est encore un peu fumeux. L’autre tableau, c’est le hacking façon « Mr Robot », à grand renfort de terme techniques et autre précisons ultra pointues sur l’informatique dont je serais bien en peine de dire si celles sont ultra documentées ou bien ultra tape-à-l’œil ! Au final, on obtient un roman qui ressemble à un blockbuster américain, avec ce que cela comporte comme qualités et défauts.