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Un point c'est (pas) tout

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Blog sur tout ce qui rend la vie plus chouette...


Le coin des livres : Le Jour des Morts

Publié par Christelle Point sur 18 Mai 2021, 15:17pm

C’est une sale période pour le capitaine Mehrlicht, son ex-collègue et ami est en train de mourir d’un cancer à l’hôpital et sa hiérarchie l’affuble d’un stagiaire particulièrement pénible, une sorte de fils à papa pistonné et imbu de lui-même qu’il prend en grippe immédiatement. C’est suivi comme son ombre par ce jeune blanc-bec que Mehrlicht et son groupe entame une enquête qui débute à l’hôpital Saint-Antoine ou un patient vient de mourir empoisonné. Très vite, bien trop vite, les morts s’empilent, des morts victimes d’un poison artisanal foudroyant, des morts qui n’ont en apparence aucun lien entre eux. Une empoisonneuse insaisissable semble frapper au hasard et semer la mort, la panique gagne la population et les chaînes infos, la pression hiérarchique se fait plus forte, il faut l’arrêter. Mais comment l’arrêter si on ne comprend pas quel but elle poursuit, car il y en a un, forcement…

C’est le premier roman de Nicolas Lebel que je lis, après en avoir beaucoup entendu parler. Et je dois dire que cette enquête, et les personnages croqués par Lebel ne manquent ni de sel, ni d’intérêt. Le style est très agréable à lire, l’humour y est omniprésent, ce qui est toujours appréciable dans un roman noir et même si on prend ce roman sans connaître ni avoir lu ce qui précède (car je pense qu’il s’agit d’un héros récurrent et que « le Jour des Morts » n’est pas le premier livre), on n’est pas perdu, on comprend tout ou presque. Les personnages de flics sont hauts en couleur, ils n’ont pas leur langue dans leur poche et leur langage est fleuri, imagé (parfois c’est presque trop!). Mehrlicht aime bien jouer au vieux réac « qui ne sait pas qui est Bruce Willis », mais c’est plus une posture qu’un véritable trait de caractère. Juste, le personnage de Dossantos intrigue et inquiète un peu. Passionné par l’ordre, le code pénal, disposé à arrêter tout le monde tout le temps, plus ou moins partisan de la peine de mort, on sent l’ancien skinhead sous le policier et franchement, si au premier abord il peut faire sourire avec certaines réparties, plus on avance et moins il nous apparaît sympathique. Mais l’ensemble de l’équipe, leur querelles de chiffonniers, leur langage fleuri, leurs rapports compliqués avec la hiérarchie tout cela forme un petit cocktail qui doit fonctionner sur la durée et je ne serais pas contre les retrouver dans une autre aventure. Concernant l’intrigue, on comprend tardivement où elle veut nous emmener, le nœud de l’enquête se situe loin : ailleurs qu’à Paris, à une autre époque. Certains pourraient trouver le dénouement un petit peu tiré par les cheveux mais il ne l’est pas tant que cela. Si on connaît un peu l’Histoire, on met le doigt sur le mobile de l’empoisonneuse dès que quelques mots clefs sont prononcés. Personnellement, à compter du moment où l’intrigue se délocalise, j’avais une intuition qui s’est révélée être une bonne piste ! Parallèlement à l’enquête il y en a une autre, qui est évoquée par petites touches, une histoire de dénicheurs et de collectionneur de livres anciens. Pendant les 4/5ème du livre, on ne comprend pas bien ce que cette histoire a à avoir avec l’empoisonneuse. La jonction se fait tardivement, de façon presque accidentelle. Je ne sais pas bien pourquoi Nicolas Lebel a inséré cette histoire de livres précieux au milieu de son récit, ça ne parasite pas trop l’intrigue mais ça ne lui apporte pas grand-chose non plus, soyons honnête. Mais peut-être Nicolas Lebel est-il un amoureux des livres et a-t-il juste saisi une occasion pour évoquer cette passion, qui sait ? En tous cas, son roman est très agréable à lire, instructif et il en appelle d’autres du même acabit.

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