Maintenant ou Djamel, Zénith de Strasbourg le 24 novembre 2019

Il est arrivé un peu en retard, Djamel, sur la scène du Zénith de Strasbourg, il s’est fait un peu désiré ! Après une première partie très courte de la part de Félix Dhjan, un de ses protégés du Djamel Comedy Club (pas mal sur 15 minutes, il faudrait juger sur la longueur…), le voilà enfin sur la scène du Zénith, qu’il n’avait pas foulé depuis quelques années. Nous voilà partis pour un stand-up relativement long (presque 2h ; pour un seul en scène c’est pas mal, surtout qu’il ne se ménage pas physiquement) et pas mal renouvelé. C’est l’avantage de faire du stand-up au lieu de faire des sketches, ça oblige à tout re-écrire. Et puis ça laisse une part non négligeable à l’improvisation, à l’échange avec un public un (tout petit peu) turbulent. D’ailleurs, je remarque que parmi les 2000 personnes présentes hier, il y en avait pour tous les goûts, toutes les origines, tous les âges, preuve que Djamel Debouzze est bien plus fédérateur que ce qu’on pourrait croire. La paternité, ses parents, les vacances au bled, les problèmes d’organisation du « Marrakech du Rire » mais aussi des sujets moins personnels comme cette relecture du « Corbeau et du Renard », un peu de politique (pas trop), un peu de terrorisme (pas beaucoup), Djamel se livre, régale, fait mouche parfois, d’autres moins. C’est inégal, certains gags fonctionnent, d’autres non, mais on lui pardonne car on sent chez lui une vraie sincérité. Il est heureux sur scène, il aime ça, comme le gosse turbulent qu’il est resté. Le problème du stand-up, c’est forcément qu’il y a du déchet, on n’a pas à faire à des sketches bien rodés qu’on peut répéter à l’infini, il faut se renouveler. Je trouve que « Maintenant ou Djamel » ne mérite pas la volée de bois-vert dont les réseaux sociaux l’ont gratifié après son passage sur M6. Puisqu’on en parle, je voudrais comprendre l’intérêt de diffuser sur une chaîne à grande écoute un spectacle encore en tournée ! Avoir réuni 2000 personnes un dimanche soir d’automne friquet dans ces conditions, c’est quand même, quoi qu’on en dise, un pari réussi