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Un point c'est (pas) tout

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Blog sur tout ce qui rend la vie plus chouette...


Le coin des livres : Sharko

Publié par Christelle Point sur 8 Juin 2018, 08:47am

Lucie Henebelle n’aurait pas du se retrouver dans cette cave sordide, hors de toute procédure, juste pour terminer une vieille enquête que son défunt oncle n’avait pas réussi à boucler. Personne n’est au courant qu’elle est là, pas même son compagnon Franck Sharko. Mais les choses tournent mal, et Lucie doit abattre un homme. Paniquée, elle appelle Sharko en catastrophe et les voilà tous les deux, acculé devant un crime qui amènera la police jusqu’à eux. La seule solution, c’est de récupérer l’enquête (ce qui n’est déjà pas rien vu les problèmes de juridiction) pour l’orienter le plus possible loin d’eux. Shako prends les choses en main et pense avoir tout prévu, mais c’est sans compter sur Nicolas Bellanger qui s’avère un bien meilleur flic que ce que tout le monde pense, c’est sans compter sur la malchance et la perspicacité de leur groupe. Imparablement, l’étau semble se refermer sur le couple, dont les nerfs déjà mis à rude épreuve, semblent à tout moment sur le point de craquer. « Sharko » est un modèle du genre, impossible à lâcher, dévoré en moins de 5 jours, diaboliquement addictif, peut-être le meilleur de la série Sharko-Henebelle, ce qui n’est pas peu dire ! Cette fois ci, l’enquête est bicéphale : qui a tué Sanchez nous le savons et nous ne voulons surtout pas que cela soit découvert, qui était Sanchez et qu’avait il fait, c’est là-dessus que Sharko va enquêter, pour comprendre et dédouaner Lucie de sa culpabilité, pour éloigner les soupçons aussi. C’est cette course, non pas « pour », mais « contre »  la vérité qui est angoissante, presque plus que l’intrigue en elle-même. L’intrigue sur Sanchez est du pur Thilliez, ultra documenté, scientifique, complexe sans être tortueuse (ce qui n’est pas toujours facile), elle débouche sur une vérité anxiogène comme l’était celle de « Pandemia » vers laquelle elle lorgne un peu. Ici, il est question d’abord de milieu underground, puis on semble se diriger vers du surnaturel mais c’est mal connaitre Thilliez qui n’a jamais trop aimé s’aventurer dans le paranormal. L’ intrigue fonctionne à plein, même si on peut juger que sur tel ou tel point c’est un petit peu gros, cela reste tellement crédible pris dans son ensemble que cela fait bien flipper ! Quant à la course contre la vérité, elle met en scène un Nicolas Bellanger très mal en point (voir « Pandemia ») mais opiniâtre, qui met un point d’honneur à élucider le crime de Lucie. On finit presque par s’interroger sur ses motivations tellement il s’obstine à chercher la petit bête. Les nerfs de Lucie sont mis à rude épreuve et elle semble toujours sur le fil du rasoir mais pour Sharko c’est pire, le stress fait planer sur lui le double risque du dérapage et celui du retour de sa maladie. Le roman se termine début novembre 2015, et au regard de l’intrigue et de ce que le lecteur sait du mois de novembre 2015, il peut imaginer le pire du pire. Thilliez joue avec nos nerfs comme un  musicien classique, sans fausse note du premier chapitre au dernier paragraphe. On peut lire « Sharko » sans forcément tout connaitre des romans précédents de la série et c’est franchement un plaisir de lecteur dont on a aucune raison de se priver, n’en déplaise aux esprits chagrins qui voudraient que le polar ou le thriller soient des sous-genres indignes de leur exigences littéraires. J’ai envie de dire, tans pis pour eux, ils ne savent pas ce qu’ils perdent…

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