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Un point c'est (pas) tout

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Blog sur tout ce qui rend la vie plus chouette...


Le coin des livres : Abraham et fils

Publié par Christelle Point sur 12 Avril 2018, 15:26pm

Rapatriés d’Algérie et porteur d’un secret assez douloureux, le docteur Abraham Farkas et son jeune fils Franz débarquent à Thilliers, dans le Centre de la France. La maman de Franz est morte ne Algérie dans des circonstances que le jeune Franz a oublié. D’ailleurs il a tout oublié depuis « l’Accident » qui l’a plongé dans le coma pendant de longs jours, il a tout oublié de l’Algérie et il sent bien que son père rechigne à lui en parler. De mars 1963 à l’automne 1964, Franz va découvrir la France provinciale de la France du Général de Gaulle, l’école républicaine, les cérémonies du 11 novembre, les BD, les séries TV de l’époque, les romans d’aventures que l’on déniche à la bibliothèque mais aussi une société française dont les plaies de la guerre ne sont pas cicatrisés. Dans la maison où il vit avec son père, deux familles juives se sont cachées dans le grenier, ont été dénoncées et arrêtées et le village bouillonne encore des rumeurs sur le délateur. « Abraham et fils » porte bien son nom puisque l’intrigue tourne essentiellement entre Franz et son père, duo soudé par l’amour et la tragédie. Franz est vif, curieux, intelligent, Abraham, lui est un médecin moderne et humaniste. Winckler s’est sans doute beaucoup inspiré de ses souvenirs d’enfance pour peindre cette tendre tranche d’enfance ou les préoccupations d’un petit garçon viennent percuter la réalité des adultes , le souvenir douloureux de l’Occupation, celui encore plus sensible de la Guerre d’Algérie, la mort de Kennedy, cette guerre froide à la fois si loin et si proche. Le roman est assez long et certaines digressions n’étaient peut-être pas très utiles. Pas de rebondissements, pas de grands messages, juste la vie quotidienne d’un petit garçon comme les autres, juste un peu plus cabossé mais qui, on le pressent, deviendra un « homme bien ». Je n’ai pas retrouvé dans « Abraham et fils » la puissance narrative de « La Maladie de Sachs », je crois bien que je peux chercher longtemps, je ne ressentirais plus cette émotion. Mais il reste chez Martin Winckler un souffle humaniste qui fait du bien, même quand il raconte une vie toute simple, ou plutôt deux vies toutes simples.

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