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Un point c'est (pas) tout

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Blog sur tout ce qui rend la vie plus chouette...


Le coin des livres : 1974

Publié par Christelle Point sur 14 Novembre 2017, 16:47pm

Bienvenu dans l’enfer de l’Angleterre industrielle de 1974 ou des petites filles disparaissent en revenant de l’école, où la police et ses méthodes expéditives règle ses comptes de manière brutale et expéditive, où le choc pétrolier commence à faire des ravages économiques et où Edward Dunford débute sa carrière de journaliste. C’est en enquêtant sur la disparition de la petite Clare Kemplay que Dunford va réveiller des démons qui ne demandaient qu’à rester cachés. Il va essuyer des coups et des insultes, verser des pots de vin, harceler des plus gros et plus puissants que lui mais cette enquête, c’est son enquête. Premier volume d’une quadrilogie sur l’Angleterre industrielle des années 70-80, « 1974 » surprend d’abord par son style très sec : phrases courtes, dialogues courts (Dunford à tendance à dire « merde » toutes les 3 répliques !), langage cru, scène crues également, le style de David Peace se veut moderne, dynamique et sans concession. Le récit est assez compliqué, d’abord à cause du nombre important de personnages mais aussi d’une intrigue qui peut se lire à plusieurs niveaux. A la fin du livre, on pense que l’enquête est bouclée et que les méchants sont punis mais, au fond, en refermant le livre, on n’en est pas si sur… L’Angleterre de 1974 et sa police aux méthodes expéditives et brutales peuvent surprendre, et même choquer. Mais ce serait oublier vite que beaucoup de chemin a été fait depuis les années 70, en terme de procédure, de police scientifique, mais surtout de déontologie. Voilà un roman noir qui n’a pas peur des mots, qui n’a pas peur de sous-entendre (ce qui met encore plus mal à l’aise parfois que de décrire), qui n’ a pas peur de grand-chose en fait. Il faut savoir où on met les pieds avec « 1974 », ici, pas de crimes ésotériques, pas de tueurs machiavélique et suprêmement intelligent, pas de héros sans peur et sans reproche, pas d’envolée lyriques, ici, on parle sang, morve, m…. et instincts de bas étage répandu chez tout à chacun. Edward lui-même n’est pas spécialement sympathique, plein de failles, plein de défauts, il faut parfois (souvent) les mauvais choix et cède à la facilité et à l’alcool. « 1974 » est le premier jet d’une tétralogie qui promet de remuer beaucoup de fange, et touiller sans ménagement le fond de l’âme humaine.

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