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Un point c'est (pas) tout

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Critique cinéma : La la Land

Publié par Christelle Point sur 5 Février 2017, 17:06pm

Les comédies musicales, ca n’a jamais été mon truc, à part « West Side Story » (mais « West Side Story n’est pas une comédie musicale ni même un film de cinéma, c’est un chef d’œuvre !). Seulement voilà que déboule « La la Land » et son cortège de critiques élogieuses et de nominations aux Oscars. Alors, passant outre mes appréhensions et la météo pourrie de ce dimanche, me voilà devant « le nouveau chef d’œuvre de Hollywood » et parait il, j’allais en prendre plein les mirettes !

 

Mia rêve de devenir actrice et court les castings de Los Angeles, pour un résultat proche de zéro et une grosse dose d’humiliations. En attendant elle est serveuse dans un coffee-shop et vend des cappuccinos aux stars à lunettes noires. Sébastian rêve d’ouvrir un club de jazz mais il n’a pas les moyens de ses ambitions. En attendant, il joue du piano dans un restaurant où personne n’écoute sa musique de fond. Il se rencontre et tombent amoureux, tout en continuant à courir après leur rêve de réussite. Mais la route est longue, parsemée d’échecs et de renoncements.

 

On allait voir ce qu’on allait voir avec le nouveau film de Damien Chazelle, voilà un film sublime, qui allait dépoussiérer et sublimer le genre un peu désuet de la comédie musicale, qui allait vous donner la pêche au sortir de la séance et qui fera date et tout çà tout çà… Le problème avec les critiques dithyrambiques, c’est que si le film ne tient pas ses promesses, on a la désagréable impression de se faire prendre pour des jambons ! Alors, comment, dire… « La la Land » est un film qui me laisse une impression super mitigée. Je m’empresse de préciser, avant d’en dire davantage, qu’il n’y a aucun snobisme dans la critique qui va suivre, j’aurais adoré passer 2h10 sublimes devant un film inoubliable, j’ai horreur des gens qui disent du mal d’un film encensé juste pour se faire remarquer. Mais je l’avoue, je me suis ennuyée devant « La la land ». Déjà, j’aurais dû me méfier, vu que je n’avais pas trouvé le film précédent de Damien Chazelle, « Whiplash » si formidable que ça alors que tout le monde se pâmait devant ! La scène d’ouverture de « La la Land » m’avait déjà fait craindre le pire point de vue « poncifs de la comédie musicale » avec ces gens qui se mettent à danser et chanter sur le capot de leur voiture pendant un embouteillage. Mais je me suis dit « Bon, laisse venir, Chazelle joue peut-être à fond la carte du second degré ! ». Techniquement, je le reconnais bien volontiers, le film est parfaitement maîtrisé : photographie soignée, plans séquences bluffants, montage astucieux (encore que le coup du clair-obscur, il en a usé et abusé), musique omniprésente et agréable à l’oreille, enchainements bien travaillés, tout est hyper bien tenu. Sauf que ça reste une comédie musicale et non, Damien Chazelle ne renouvelle pas du tout le genre, il ne le dépoussière que très superficiellement car tous les codes du genre sont respectés sans aucune volonté d’en faire autre chose. Ca fait des claquettes, ça se met à chanter au lieu de dialoguer, ça regarde le soleil couchant avec les yeux dans le vague, ça valse dans les étoiles en lévitation (la scène de l’observatoire) et j’en passe. Si on ajoute à ca le Los Angeles de carte postale, bien propre et bien riche (on peut se payer une colocation et une Prius neuve en étant serveuse ?), avec un climat constant été comme hiver, on se dit qu’on est davantage devant un hommage sans recul aux comédies musicales des années 50 que devant un film moderne de 2017. Ryan Gosling et Emma Stone sont formidables, bien entendu. Les acteurs américains sont multi carte, hyper pros et n’hésitent pas à beaucoup s’investir dans leur rôle, c’est connu. Ils jouent à la perfection, ils dansent comme des pros, ils sont bluffants de naturel, très attachants tous les deux : « La la Land » leur doit beaucoup, pour ne pas dire tout ! Les seconds rôles étant quasi inexistants, tout repose sur leurs épaules et ils relèvent ce défi difficile, lui peut-être encore plus qu’elle. Ils apportent à « La la Land » la malice, la pointe d’humour et de légèreté qui fait que, malgré tout, on prend un certain plaisir à voir évoluer leur jolie histoire d’amour à l’écran. Le scénario, pour peu original qu’il soit, n’est pas sans intérêt. Le parcours plus ou moins croisé des deux amants met peu à peu leur couple en péril. Elle choisi de faire ce qu’elle aime et ce en quoi elle croit et ne rencontre que l’échec et la désillusion, lui se décide à faire des compromis (qu’elle ne lui a pourtant jamais demandé), rencontre le succès en faisant quelque chose qu’il ne lui ressemble pas. Il y a une réflexion intéressante sur les compromis et les renoncements, sur l’endroit où l’on doit placer le curseur entre ce qu’on veut absolument faire et ce qu’on doit se résoudre à faire. Et puis, en toile de fond, le couple à l’épreuve de l’échec et du doute. Tout cela est assez finement exploité, c’est vrai. La fin, qui a la bonne idée de ne pas être du tout mièvre et « culcul la praline », est traitée sous forme d’une parabole un peu étrange, qui se veut poétique, douce-amère et qui désarçonne le spectateur pendant quelques minutes avant de finalement fonctionner sur le tard. Elle donne une note un peu triste à un film qui pourtant ne manque pas d’humour. De ce point de vue, certaines scènes sont assez croustillantes comme celle du groupe « années 80 » dans lequel se fourvoie Sébastian (« Take on meeeee, take me oooon »…), certains petits gimmick aussi (le coup du klaxon). Et puis, et c’est toujours appréciable, il y a dans « La la Land » un poil d’autodérision avec les scènes de casting dont on imagine qu’elles sont bien peu éloignée de la réalité d’Hollywood. Mais au final, j’ai trouvé « La la land » trop long, parfois carrément ennuyeux, trop conventionnel et en plus, il me m’a pas, mais alors pas du tout, donné la pêche au sortir de la salle. A mes yeux, le film qui me fera aimer la comédie musicale et renouvellera complètement le genre et en en faisant quelque chose de moderne, ce n’est pas « La la Land ». De ce point de vue, pour moi, ça m’ennuie de le dire mais le pari est raté.

 

Du coup, j’ai un peu de mal à comprendre l’engouement presque surnaturel qui entoure ce film, ces critiques qui rivalisent de superlatifs, l’académie des Oscars qui lui décerne autant de nominations que « Titanic » en son temps (?). Où on ils vu que « La la Land » était un sommet du 7ème art ? Qu’ont ils vus que je n’ai pas vu ? Voilà un mystère que je ne suis pas prête d’élucider…

 

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19564627&cfilm=229490.html

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A
Enfin! Enfin quelqu'un qui a aussi trouvé le temps long... je ne comprends pas d'où vient cette pluie de nominations et de prix. Ok, La La land est mignon... mais c'est tout.
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