« J-77 », c’est la suite presque immédiate de « Dernier meurtre avant la fin du monde » et précède le dernier tome de la trilogie apocalyptique qui vient juste de sortir (à lire bientôt, donc…), très judicieusement intitulé « Impact ». J-77 avant que Maïa ne détruise la Terre et toute forme de vie. Si dans le tome précédent un semblant de vie sociale semblait plus ou moins perdurer dans l’Amérique de Henry Palace, cette fois ci, l’échéance se rapprochant, l’anarchie et la violence s’installent. Nico, sa sœur, se laisse convaincre par une sorte de secte survivaliste, lui part à la recherche du mari de son ex nounou, disparu comme tant d’autre à l’approche de l’astéroïde. Cette enquête, rendue laborieuse par les évènements et le contexte, l’amènera au seuil d’une mort prématurée, pour peu qu’on puisse parler de prématurée dans un contexte pareil ! Dans la lignée directe su premier tome, l’intrigue policière (plus claire, plus facile à suivre et à comprendre) n’est pas l’essentiel, l’essentiel c’est la peinture d’une société à l’agonie où tous doivent choisir comment vivre leur dernière semaine de vie. Certains font des provisions, se réfugient dans des endroits reculées, d’autres créent enfin le monde libertaire qu’ils ont toujours espérés (la Grand Soir, dans tous les sens du terme), d’autres encore laissent libre court à une violence exutoire qui ne sera jamais punie. Palace, lui, continue à enquêter, il donne un sens à ses dernières semaines de vie en faisant ce qu’il sait le mieux faire, en mettant un point d’honneur à tenir ses promesses, il se comporte comme un humain qui reste debout et digne jusqu’au dernier instant, un peu trop humain pour ce monde en perdition. Ca le rends attachant même si on ne le comprend pas toujours, ça nous rends humble aussi, serait on capable d’une telle droiture dans un moment pareil, rien n’est moins sur ! Le style est agréable, même si Winters n’évite pas quelques longueurs. Cette trilogie pas comme les autres n’est pas faite pour les amateurs de thrillers échevelés, elle pousse à la réflexion, elle interpelle plus qu’elle ne rend accro. Ce n’est pas un « page-turner », c’est autre chose et en même temps, c’est un peu plus que ça. Très impatiente de découvrir le dernier tome, dont le titre laisse peu de place à l’imagination et à l’espoir…
Le coin des livres : J-77
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