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Un point c'est (pas) tout

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Le coin des livres : Mr Mercedes

Publié par Christelle Point sur 3 Août 2015, 15:33pm

Le coin des livres : Mr Mercedes

Je vais le dire franchement « Mr Mercedes » est peut-être le meilleur Stephen King depuis 10 ans ! Ici, pas de surnaturel, pas de monstre ou de vampires mais juste de l’humain, dans toute sa complexité, dans toute son horreur. « Mr Mercedes », c’est l’affrontement psychologique entre un flic à la retraite un peu à la dérive et un tueur de masse qu’il n’a jamais reussi à coffrer. Mr Mercedes à volé une voiture et il a foncé sur une foule de demandeur d’emploi. Puis, impuni, il s’est mis à harceler la propriétaire de la voiture jusqu’à la pousser au suicide, comme çà, juste parce que çà l’amuse. Ses motivations sont confuses, un mélange de haine des autres et de haine de soi. Sa psychologie perverse, parfaitement rendue par King, est fascinante et terrifiante, tant on imagine que ce genre de psychopathie est indécelable et peut-être gravement répandue dans les sociétés modernes. La personnalité de Hodges, le flic, est également très bien dessinée même si quelques poncifs n’ont pas pu être évités. Le suspens final, digne du cinéma, est tellement haletant que j’avais bien du mal à lâcher mon roman. Dans « Mr Mercedes », King règle aussi quelques comptes avec les réseaux sociaux, avec les boys bands et le monde des séries TV. Je ne suis pas forcément d’accord avec tout ce qu’il écrit que le sujet mais je le comprends. Quand on voit ce que le monde de la TV a fait de « The Dome », on comprend qu’il l’ait un peu mauvaise ! Les rebondissements sont dans l’ensemble bien amenés (avec un gros coup de théâtre au milieu) et j’avoue une certaine sympathie pour le personnage de Holly. Cette jeune femme psychologiquement très fragile arrive vers la fin du premier tiers du roman, elle ne paye pas de mine au début, elle est presque transparente mais son rôle va aller crescendo jusqu’à un final époustouflant. King est toujours aussi efficace quand il se concentre sur la psychologie et écrit à hauteur d’homme, il n’abuse pas des cliffhanger de fin de chapitre comme d’autres le font systématiquement. Mais pas besoin de çà pour accrocher son lecteur, l’essorer et la laisser lessivé à l’issu du dernier chapitre !

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