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Un point c'est (pas) tout

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Critique cinéma : Gravity

Publié par Christelle Point sur 1 Juin 2015, 15:48pm

Critique cinéma : Gravity

Je l’avais repéré de loin, « Gravity », au vu d’un petit teaser sorti plusieurs mois avant le jour J, un teaser que j’avais publié sur ma page Facebook en disant combien ce tout petit extrait était excitant. Et cet après-midi là, avec mes lunettes 3D sur le nez, j’ai fait ce voyage, un sacré voyage au pays de l’apesanteur, des étoiles et… de l’angoisse.

Pitch ultra-simple : Ryan Stone la novice et Matt Kowalksy le chevronné font une sortie dans l’espace pour réparer un module sur le télescope Hubble, une sortie dans l’espace comme la NASA en a fait des centaines depuis 40 ans. Soudain une pluie de débris détruit la navette spatiale Explorer et tous ses occupants, Ryan et Matt sont éjectés et projetés dans l’espace, seulement reliés l’un à l’autre par un cordon. Ils dérivent, leur réserve d’oxygène diminue et tout contact avec le sol est coupé, ils sont seuls dans l’espace, seuls avec leur peur.

Pas facile de faire la critique ce film pour deux raisons. La première, c’est qu’il faut arriver à « redescendre » sur terre après la séance, la seconde c’est qu’il faut arriver à en parler sans trop en dire sur l’intrigue, pour que ceux qui la lise et qui n’ont pas encore vu le film puisse vivre l’expérience pleinement. Et c’est une expérience assez inédite et franchement enthousiasmante que « Gravity », cet OVNI cinématographique (sans mauvais jeu de mot) qui nous fait passer 90 mn en apesanteur et quasiment en apnée. Au rayon des réussites, çà se bouscule : visuellement et techniquement ce film est un enchantement. Je ne sais pas comment tout cela a été recrée par Alfonso Cuaron et son équipe mais franchement… on y est, c’est bluffant. J’ai lu ici où là que les anciens astronautes, spationautes et autres cosmonautes avaient été épatés par le réalisme du film et surtout sa crédibilité. Je les laisse juges de cela bien volontiers, mais la spectatrice lambda que je suis en est sortie très impressionnée. La réalisation est inventive sans être (trop) tape-à l’œil, et certaines scènes filmées du point de vue de Sandra Bullock sont très réussies, et éprouvantes pour les nerfs. Les scènes de destructions sont inédites aussi, de par l’utilisation du silence stellaire : dans l’espace, une navette qui est déchiquetée par des débris, çà ne produit pas d’explosions à la « Star Wars ». Pour palier cet absence de son, Cuaron utilise la musique, c’est une concession hollywoodienne dont il aurait peut-être pu se passer mais ladite musique est plutôt bien utilisée alors çà fonctionne. Les images de la terre vue de l’espace sont magnifiques, notamment une image fugace d’aurore boréale et avec la 3D je vous laisse imaginer l’effet rendu. Le scénario a une idée de départ excellente qui donne tout l’intérêt au film : un huis clos (façon de parler évidemment !) avec seulement 2 acteurs, qu’on ne quitte jamais : on est avec eux et rien qu’avec eux, et notamment avec la jeune astronaute Ryan Stone. On vit ce qu’elle vit, on ressent sa peur, on est avec elle là-haut, perdu dans l’espace sans plus rien ni personne. George Clooney et surtout Sandra Bullock trouvent dans « Gravity » des sacrés rôles. On s’est souvent moqué de Bullock et de ses choix parfois discutables mais dans « Gravity », elle trouve un rôle énorme, comme peu d’actrice en rencontreront dans leur carrière ! Mais il y a un troisième acteur dans « Gravity », c’est la peur. En théorie, se sortir d’une situation comme celle là est probablement envisagée et surement prévue par la NASA, ses astronautes doivent avoir en tête des protocoles et faire des simulations. Mais tous les simulateurs du monde ne peuvent pas inclure dans l’équation la panique, la trouille, celle qui fait perdre ses moyens, gaspiller son oxygène, la peur de mourir, pire… la peur se mourir seul, complètement seul. Ryan Stone, tout au long de son périple de 180 mn (si j’ai bien compris le scénario, l’intrigue se déroule sur 3h pas tellement plus) va l’éprouver, elle va devoir chercher quelque part au fond d’elle des raisons de se battre, des raisons d’y croire, des raisons de ne pas se laisser mourir tout simplement. De ce point de vue, le scénario interroge l’âme humaine dans ce qu’elle a de plus essentiel, et c’est un sacré défi pour un blockbuster ! Au rayon des défauts, je ne verrais qu’un petit péché véniel et encore je chipote un peu : il y a un petit peu de pathos (l’histoire de la petite fille de Ryan) qui est un peu convenue et n’était pas franchement nécessaire, encore une petite concession hollywoodienne je suppose…

Je termine en évoquant une scène visuellement très belle, celle où Ryan Stone, épuisée par la peur, se met instinctivement en position fœtale. C’est filmé de telle façon qu’on la croirait revenue dans le ventre de sa mère, arrimée à son cordon ombilical, c’est une des scènes qui m’a le plus émue d’un film qui m’a emballé et carrément impressionné.

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19538824&cfilm=178496.html

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