Critique cinéma : Tirez la langue mademoiselle

Dimitri et Boris Pizarnik sont frères et médecins généralistes dans le 13ème arrondissement, ils consultent ensemble (?), partagent tout et habitent quasiment côte à côte. Leur vie personnelle n’est pas très épanouie, Dimitri est un ancien alcoolique et apparemment, seul leur travail et leurs patients n’ont d’importance à leurs yeux. Lorsqu’un jour ils rencontrent la mère célibataire d’une de leur petite patiente diabétique, Boris en tombe presque immédiatement totalement amoureux et Dimitri… aussi !

Un triangle amoureux, deux frères qui se disputent les sentiments d’une jolie femme, elle-même un peu paumée, une entente parfaite entre eux qui s’en trouve affectée : alors voilà un sujet de scénario tout sauf original ! Cela ne condamne pas d’entrée le film d’Axelle Ropert, remarquez bien, on peut réussir de très beaux films sur des sujets très simples, on peut engendrer des chefs d’œuvre en filmant un simple histoire d’amour un peu compliquée (heu… « Histoire d’amour un peu compliquée » c’est un pléonasme…, excusez-moi !). Seulement voilà, « Tirez la langue mademoiselle » se rate un peu, malgré des acteurs qui font de leur mieux. Louise Bourguoin est tout à fait convaincante, Laurent Stocker (très sous-employé par le cinéma français et c’est fort dommage) aussi. Mais c’est Cédric Kahn qui tire le mieux son épingle du jeu, en amoureux tourmenté. Non, ce n’est pas la faute du casting si le film ne fonctionne pas vraiment. C’est le scénario qui ne trouve jamais le bon ton, le bon rythme, ce sont les dialogues qui par moment sonnent bizarrement, presque faux ! Pour faire simple, on voudrait y croire, mais on n’y arrive pas, les sentiments sont mal dosés, certaines scènes un peu trop ampoulées. Ce n’est pas évident d’expliquer clairement ici pourquoi ce film fait « artificiel » et laisse une impression de gâchis pas du tout agréable. Il y a des scènes parfaitement inutiles (la scène du smoothie) ou presque surréalistes (l’allez-retour de leur confrère Thomas entre les deux frangins qui ne veulent plus se parler directement) et qui là encore sonnent un peu faux. Et puis, c’est quoi cette fin toute bizarre ? La dernière scène est très inhabituelle. Sans vouloir trop en dire (y’en a peut-être parmi vous qui auront malgré tout l’envie de voir ce film, même après avoir lu les lignes qui précèdent !), deux personnages secondaires se rencontrent dans la rue et expliquent ce qui arrivent aux personnages principaux. Çà se voulait surement une astuce scénaristique, un effet de style mais çà ne donne au final qu’une scène déroutante qui laisse une curieuse dernière impression quand la lumière se rallume. Bon, en résumé, ce film plein de bonnes intentions et de jolis sentiments se rate un peu, n’arrive pas à émouvoir (je n’ai pas eu une seule fois la larme à l’œil, moi !!!) et laisse une impression très mitigée, dommage… Je lui avais pourtant laissé sa chance !

Une chanson apparait deux fois dans le film, une fois chantonnée et une fois à la guitare. C’est une comptine qui s’appelle « A la volette » et que connaissent bien les fans de Kaamelott. C’est bizarre, mais elle me trotte dans la tête depuis tout à l’heure. « Elle est jolie cette chanson mais elle est chiante parce qu’elle reste… » !

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