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Un point c'est (pas) tout

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Critique cinéma : Enfant 44

Publié par Christelle Point sur 26 Avril 2015, 15:58pm

Critique cinéma : Enfant 44

Ce thriller (le 4ème en 4 semaines, je sais…) adapté du roman éponyme de Tom Rob Smith à une grande qualité pour lui, à mes yeux, d’emblée… Une qualité qui, a elle seule, m’a poussé à choisir ce film pour ma séance dominicale. Non, ce n’est pas le fait qu’il soit produit par Ridley Scott, parce que même si c’est une très belle signature, çà ne garantie pas à 100% la qualité du film (cf « Exodus »). « Enfant 44 » à pour toile de fond une époque et un contexte très rare dans le thriller : l’Union Soviétique Stalinienne (1952, le pire moment), ce qui en fait forcément un thriller un peu « exotique » et donc, intriguant.

Hiver 1952 à Moscou. Léo (un ancien orphelin ukrainien) occupe un poste important au sein du MGB, la police politique secrète du régime : il traque les opposants, sans cruauté particulière mais sans beaucoup d’états d’âmes non plus. Alors que tout semble lui sourire, un beau poste, une jolie épouse, deux évènements surviennent. Son épouse est soupçonnée d’espionnage et dans le même temps, son jeune filleule est assassinée. Mais il n’y a pas d’assassinat dans la glorieuse URSS, le meurtre est une dérive capitaliste occidentale (?), alors cet assassinat évident est pudiquement qualifié d’accident. Parce qu’il a refusé de dénoncer sa femme, Léo est exilé et dégradé : dés lors, démasquer ce meurtrier qui n’existe pas devient sa seule raison de vivre.

Il n’a pas très bonne presse, ce polar produit par Ridley Scott et réalisé par le suédois Daniel Espinosa. Pourtant, même s’il dure presque 2h20 et qu’il n’est pas exempts de petits défauts, j’ai passé un bon moment de cinéma sans m’ennuyer et c’est d’abord ce que j’espère d’un film, avant tout autre chose. « Enfant 44 » est adapté d’un roman, le premier d’une trilogie d’après ce que je comprends, que je n’ai pas encore lu. Je dis « pas encore » car il va y passer comme les autres, je le sens… Je ne peux donc pas juger de l’adaptation qui en a été faite. Cela dit, le film que j’ai vu cet après-midi tient la route. Pourtant, je craignais un peu le pire au vu des 15 premières minutes dont la narration est un peu confuse : toute la scène de Reichstag, le coup du drapeau rouge et des montres, je n’en vois pas tellement l’utilité si ce n’est de poser le héros comme un personnage quasi-historique. Mais je le répète, le début est confus, on a du mal à identifier qui est qui et où on va. Mais les choses finissent par se mettre en place et à partir de là, le scénario nous happe pour ne nous lâcher qu’à quelques minutes de la fin. Oui, le film d’Espinosa tire un peu en longueur, la fin aurait pu être écourtée. Mais entre ce début confus et cette fin un peu lénifiante, le reste est intéressant. La réalité politique et l’enquête criminelle s’entremêle pour mieux se parasiter. Si l’enquête criminelle en tant que telle n’est pas super originale ne comporte pas de rebondissements spectaculaires (l’identité du tueur étant dévoilée vers le milieu du film), le contexte politique qui l’entoure lui donne une couleur tout à fait singulière. L’URSS de 1952 est dépeinte peu ou prou pour ce qu’elle était, on le sait bien maintenant : un monde où règnent la suspicion, la délation et la paranoïa, un monde où la disgrâce peut –être aussi brutale qu’injuste, un monde où on exécute sans procès, une dictature idéologiquement surréaliste et mortifère. On pourra objecter qu’ « Enfant 44 » est un film occidental, avec une vision occidentale de l’URSS, certes… Mais je serais tentée de dire « Et alors… ? », on le sait en entrant dans la salle après tout, et on n’est pas stupide ! La reconstitution est soignée, tant au niveau des décors que des costumes. Je me suis juste posé deux petites questions sur des détails : existait-il des « filleules » dans une société sans religion et… il avait il vraiment des escalators dans le métro moscovite en 1952 ? Mais bon, ce ne sont que des petits détails. Côté acteur, Tom Hardy s’en sort de très belle manière et réussi à faire passer beaucoup d’émotions (mais pas trop) dans son interprétation et je reste fan de Noomi Rapace, même en blonde, même en femme faussement fragile ! Rien à redire non plus sur la réalisation, assez conventionnelle mais efficace de Daniel Espinosa. « Enfant 44 » à malgré tout les petits défauts du genre : je l’ai dit, un début un peu confus, une fin qui tire en longueur mais aussi une musique omniprésente, des scènes d’affrontements trop longues et trop spectaculaires pour faire vrai (dont l’ultime, dans la boue, parce que tant qu’à faire…), un peu de gore là où c’est superflu, etc… Et puis il souffre aussi d’un fin bien morale, bien propre, bien sous tout rapport (mais le roman finit peut-être ainsi, je en sais pas…), un peu pathos aussi. Néanmoins, malgré tout, ces 2h20 de cinéma sont bien troussées et dépaysantes, et je n’en demandais pas tellement plus !

Petite réflexion toute personnelle pour conclure : un régime politique qui s’imaginait qu’il avait éradiqué le meurtre, qu’il avait vaincu la nature humaine dans ce qu’elle a de plus laide et de plus bestiale, qui pensait vraiment que la Culture peut vaincre la Nature, ce régime politique là était déjà foutu.

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19552138&cfilm=211997.html

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