Critique cinéma : De l'autre côté du périph

Envie d’un film qui vous détend sans vous « prendre la tête », et vous n’êtes pas atterrés devant les vannes un peu pourries et l’humour pas toujours très fin ? Et bien ne cherchez plus, « De l’autre côté du périph » est le film qu’il vous faut !

Le corps de l’épouse du MEDEF est découvert dans un quartier pourri de Bobigny, par un flic de coin débonnaire, idéaliste et obstiné, Ousmane Diakité. La prestigieuse brigade criminelle de Paris est saisie de l’affaire en la personne du Capitaine François Monge, snob, carriériste et ambitieux (fils de l’ancien préfet de la Nièvre !). Ousmane s’incruste dans l’enquête, persuadé qu’il y a une grosse affaire bien retentissante à la clef, pendant que François cherche surtout à ne pas faire de vagues, histoire de ne froisser personne ! Entre les deux côtés du périph, le courant passe mal, mais il va pourtant falloir creuser cette histoire glauque, et qui sait jusqu’où elle pourrait les mener ?

Alors, c’est sur qu’il ne faut pas être trop regardant… Pas trop regardant sur le scénario d’abord, qui manipule les clichés sans beaucoup de vergogne, où les méchants sont très méchants, les gentils fort gentils, les vilains patrons très vilains, les chefs de la police très carriéristes, etc… Au final, l’enquête policière en elle-même n’est pas ce qui est le plus intéressant, on devine sans trop de peine de quoi il va retourner. En fait, c’est plutôt un prétexte pour faire un « film de potes », un Buddy Movie comme on dit aux States ! Omar Sy, et surtout Laurent Lafitte (dont j’ai eu l’occasion il y a très peu de temps de dire tout le bien que je pense de son talent) ne ménagent pas leur peine, ils abattent beaucoup et c’est payant parce que leurs personnages, et surtout leur duo devient attachant et (presque) crédible d’emblée ! C’est un peu comme si le Jean-Paul Belmondo du « Professionnel » rencontrait le Eddy Murphy du « Flic de Bervely Hills », c’est improbable, donc c’est drôle… Ils en font des tonnes chacun dans leur registre mais bon, on leur pardonne parce que çà fonctionne, ils sont drôles. La réalisation est assez rythmée, elle louche du côté des polars américains grands publics, avec les scènes d’action hyper nerveuses, la musique un peu forte qui va bien, l’humour qui affleure toujours, même dans les scènes un peu violentes. Elle louche tellement qu’elle flirte même parfois avec la parodie et si on connait un peu les codes des films policiers et qu’on se met en position « second degré », on peut même apprécier ce léger décalage. Franchement, la scène où Laurent Lafitte débarque seul dans le repaire des gitans et se la joue seul devant 15 malfrats, on se croirait devant Belmondo en train de cabotiner dans un film des 70’s ! Alors évidement, si on s’attend à autre chose qu’une comédie populaire, on va être déçu, mais c’est un film qui ne vous prends pas en traître, il donne ce qu’il promet. Et ce qu’il promet, c’est 1h30 de bonnes vannes et d’humour efficace, pas plus, mais pas moins…

Et puis, vous apprendrez comment « cours ! », « immeuble » et « dégage ! » avec les mains… Et çà, on sait jamais, çà peut toujours servir !

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