Critique cinéma : Prometheus

2089, des scientifiques font sur terre une découverte qui pourrait laisser penser que la vie aurait été apportée sur terre depuis une lointaine planète hors de notre galaxie. 2093, ayant réussi à convaincre un riche homme d’affaire de financer une expédition jusqu’à cette mystérieuse planète, ces mêmes scientifiques découvrent qu’en voulant se rapprocher de l’origine de l’espèce humaine, ils pourraient bien en avoir scellé le destin.

Présenté (et avec raison) comme le prequel d’ « Alien », « Prometheus » est le second film de science-fiction que je vais voir en 3D après « Avatar » et on ne peut pas dire qu’entre les deux films, il y a photo ! Contrairement à cette première expérience, la 3D m’aura impressionné pendant tout le film, preuve que cette technologie évolue rapidement. Considéré comme un gadget au début, aujourd’hui parfaitement intégré dans le scénario et utilisée intelligemment. Visuellement, c’est tout à fait le genre de film à voir avec la 3D, paysages improbables, créatures très vilaines, scènes d’explosions ou de tempêtes super bien rendues, un régal pour les yeux (de plus de 12 ans) ! Ridley Scott, dont le talent n’est plus à démontrer signe là un film de science fiction digne de son premier « Alien » : réalisation soignée et nerveuse, pas de temps mort, pas de trop long dialogues superflus, un bon équilibre entre les scènes d’action et les scènes d’angoisses. Cela dit, je ne connais pas bien « Alien » qui est sorti alors que j’étais trop jeune et trop « impressionnable », je suis peut-être passée à côté de références qui m’auraient aidé à mieux comprendre le scénario. C’est peut-être là-dessus que je serais la plus mitigée, je ne suis pas certaine d’avoir absolument tout compris de l’histoire (un exemple, je n’arrive pas à intégrer la scène d’ouverture dans le reste du film !), de qui menace la race humaine (et surtout pourquoi ?!), de qui a décimé qui… Le scénario est assez complexe et je ne suis pas très habituée aux codes de la science-fiction. Mais ce que j’ai parfaitement compris en revanche, c’est combien Noomi Rapace est une actrice époustouflante qui va faire une grande carrière ! Elle porte « Prometheus » sur ses épaules exactement comme Sigourney Weaver portait « Alien » sur les siennes, avec à la clef une scène de césarienne que je ne suis pas prête d’oublier ! Parfaite de bout en bout, elle écrase le reste du casting de son talent : seul Michael Fassbender arrive à lui tenir tête (ceux qui verront le film comprendront pourquoi j’utilise cette expression !) dans le rôle glacial d’un robot à forme humaine et sans sentiment. Sur le fond, rien de bien révolutionnaire dans le propos de « ¨Prometheus », en filigrane le propos est simple et presque contenu dans le titre pour ceux qui connaissent un peu la mythologie grecque : on ne peut pas se rapprocher de notre Créateur sans en payer le prix… La religion n’est pas absente du film, de façon suggérée et pas toujours très pertinente à mes yeux… Mais dans un film américain, la religion finit toujours par repointer le bout de son nez, c’est inévitable !

Allez, pour ceux qui ne touchent pas une bille en mythologie grecque, petite leçon rapide : En philosophie, le mythe de Prométhée est admis comme métaphore de l'apport de la connaissance aux hommes. Il rapporte comment ce messager divin ose se rebeller, pour voler (contre l'avis des dieux) le Feu sacré de l'Olympe (invention divine symbole de la connaissance) afin de l'offrir aux humains et leur permettre de s'instruire. Il est aussi évocateur de l'hybris (la force démesurée), la folle tentation de l'Homme de se mesurer aux dieux et ainsi de s'élever au-dessus de sa condition. Il ne faut jamais perdre une occasion d’apprendre quelque chose, n’est ce pas ?

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