Critique cinéma : 2 days in New York

Il y a quelques mois déjà, j’avais eu l’occasion de découvrir « 2 days in Paris », le film de Julie Delpy que j’avais trouvé très réussi ! Autant le dire tout de suite, je n’avais pas (et je n’ai toujours pas) une admiration particulière pour cette dernière qui, dans les quelques interviews que j’ai lu d’elle, ne m’apparait pas comme quelqu’un de particulièrement sympathique ! Mais il faut être honnête et lui reconnaitre un certain talent pour l’écriture et la réalisation et « 2 days in New York » vient confirmer ce talent.

Le pitch du film est relativement simple : Marion photographe française qui vit à New-York, partage la vie de Mingus, un black très new-yorkais animateur de radio. Laur famille recomposée est harmonieuse malgré les différences de cultures et le couple est très amoureux. Mais le père de Marion, sa sœur et le mec de sa sœur (qui n’était initialement pas invité) débarquent pour deux jours de visite dans la grosse pomme. Et là, le choc des cultures se fait plus… frontal !

Tout d’abord, c’est une comédie très drôle, ce qui est quand même la moindre des choses que l’on exige d’une comédie ! On rit beaucoup, même si parfois le comique de situation se fait trop appuyé, trop caricatural (la scène de la douane par exemple, c’est un peu too much). C’est vrai que les parents de Marion sont TRES français, franchouillards même au-delà du raisonnable, le père surtout est une caricature du français tel que les anglo-saxons le fantasment, pas très propre, buvant beaucoup, parlant trop mais pas un mot d’anglais. Albert Delpy compose un personnage souvent attachant, mais souvent exaspérant aussi à force de tant de caricature. La sœur et son copain sont de vrais névrosés limite insupportables et Marion elle-même semble assez borderline parfois ! Alors même si ça donne des situations franchement drôles et décalées, ça laisse quand même parfois une légère impression de facilité ! Un peu plus de nuance dans les personnages français aurait été bienvenue. Parce qu’à côté, les personnages américains, et le formidable Chris Rock en tête (j’aime bien cet acteur, qui vient du stand-up et qui est tout à fait capable de faire autre chose que les mauvais « Rush Hour ») semblent bien équilibrés malgré leurs petits travers… On ne s’ennuie pas parce que les scènes s’enchaînent comme dans un tourbillon, à tel point qu’on se croirait parfois devant un film de Woody Allen (c’est un compliment dans ma bouche !), si l’on excepte la scène de la vente de l’âme (et de la trop longue conversation avec Vincent Gallo) dont on ne saisit pas bien l’intérêt ! Au final, ça donne un film un peu bavard, un peu caricatural tout en restant drôle et très efficace, qui s’appuie essentiellement sur le comique de situation et les malentendus culturels et linguistiques. Oui, finalement, on dirait du Woody Allen, et plutôt du bon Woody Allen !

Personnellement, ce film m’a furieusement donné envie de visiter New York ! Quelqu’un veut venir à New-York avec moi, toutes les nuits déconner ?

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